GENHYPOPIT, une cohorte internationale de patients pour l'étude de l'insuffisance hypophysaire non acquise
Le réseau international GENHYPOPIT a pour objectif de recueillir des données phénotypiques et de dépister les causes génétiques de l'hypopituitarisme non acquis. Selon leur phénotype, les patients ont été analysés à la recherche de variants de 8 gènes : HESX1, LHX3, LHX4, PROP1, POU1F1, TBX19, OTX2 et PROKR2.
Parmi les 1213 patients, le diagnostic d'hypopituitarisme était congénital (24%), posé dans l'enfance (28%), à la puberté (32%), à l'âge adulte (7.2%) ou non disponible (8.8% ). À noter que les déficits hormonaux hypophysaires ont continué à évoluer à l'âge adulte chez un nombre restreint de patients. Le déficit en hormone de croissance affectait 85.8% des patients et était souvent le premier déficit diagnostiqué. La carence en ACTH a rarement précédé le déficit en hormone de croissance, mais l'a généralement suivie de plus de 10 ans. Les anomalies de l'imagerie par résonance magnétique (IRM)hypophysaire étaient courantes (79.7%), avec 39.4% de syndrome d'interruption de la tige hypophysaire. Les malformations extra hypophysaires les plus fréquemment associées étaient des anomalies ophtalmologiques (16.1%). La prévalence des mutations identifiées était de 7.3% des cas index, 29.5% dans les cas familiaux. L'analyse génétique de 449 patients sans phénotype extrapituitaire a révélé 36 mutations de PROP1, 2 de POU1F1 et 17 de TBX19.
Cette grande cohorte internationale met en évidence une présentation phénotypique atypique de l'hypopituitarisme constitutionnel, comme une présentation post-pubertaire ou une progression à l'âge adulte des déficits hormonaux. Ces résultats justifient un suivi à long terme et la nécessité d'une évaluation systématique des anomalies associées. Des anomalies génétiques ont été rarement identifiées, principalement des mutations PROP1 dans des phénotypes endocriniens purs.