Retour sur le congrès de la SFE 2020 – Symposium SFE-FIRENDO : Prolactine, de la physiologie aux adénomes

La prolactine est une hormone sécrétée par les cellules lactotropes au niveau de l’adéno-hypophyse. Au-delà de son rôle largement reconnu dans la lactation, les modèles d’animaux génétiquement modifiés ont permis de lui attribuer de nouveaux rôles. La prolactine est ainsi impliquée dans l’homéostasie métabolique (activité des cellules bêta-pancréatiques, du tissu adipeux), dans le métabolisme phosphocalcique, le comportement maternel, l’olfaction, ainsi que la réponse surrénalienne au stress.

Le prolactinome représente la majorité des adénomes hypophysaires (entre 56 à 70%). Selon la taille de la tumeur, il est possible de distinguer des micro- ou des macro-prolactinomes. L’hyperprolactinémie associée aux tumeurs sécrétantes est une cause fréquente d’hypogonadisme hypogonadotrope.

Depuis 2017, une nouvelle classification des adénomes hypophysaires est en vigueur et distingue une nouvelle classe de tumeurs hypophysaires mixtes GH/prolactine. Au niveau histologique, ces tumeurs mixtes présentent deux types de population cellulaire sécrétant de la GH ou de la prolactine. Au niveau clinique, 25% des patients ayant un adénome somatotrope présentent une hyperprolactinémie. De même, parmi les patients ayant un prolactinome une hypersécrétion de GH est retrouvée dans 20% des cas au moment du diagnostic et dans 5% des cas traités et contrôlés. Au niveau pratique, il est ainsi conseillé de doser la prolactine chez tous les patients avec un adénome somatotrope et de réaliser un suivi de la fonction somatotrope chez les patients ayant un prolactinome.

Sur le plan génétique, concernant le cas des formes familiales de prolactinomes ou de macroprolactinomes survenant avant 30 ans, les recommandations proposent une recherche de mutations. Actuellement, les gènes candidats sont AIP, MEN1, CDKN1B. Il est suggéré d’inclure les gènes SDHx et MAX devant l’association de macroprolactinomes avec des phéochromocytomes et paragangliomes (syndrome 3PA) et de rechercher, à l’interrogatoire, des antécédents familiaux de phéochromotycomes/paragangliomes, afin d’affiner le diagnostic et d’orienter la prise en charge et le pronostic.

36ème congrès de la Société Française d’Endocrinologie, 7-10/10/2020
Symposium SFE-FIRENDO : Prolactine : de la physiologie aux adénomes
Résumé par Mathilde Munier