Retour sur le Congrès ECE 2021 : Communications Orales 1, Endocrinologie surrénalienne et cardiovasculaire

Auteur : Dr Julian Riancho, Service d'Hypertension Artérielle HEGP AP-HP

Cette année encore, le congrès européen d’endocrinologie s’est tenu en distanciel du 22 au 26 mai 2021. Parmi les nombreuses interventions, la session des communications orales n°1 fut dédiée aux dernières actualités dans le domaine de l’endocrinologie surrénalienne et cardiovasculaire.

M. Araujo-Castro a exposé ses travaux concernant l’évolution des adénomes surrénaliens non fonctionnels (NFAI) au long cours. Sur une période de suivi moyenne de 26 mois, elle a mis en évidence que 11 % des patients atteints de NFAI développaient une sécrétion autonome de cortisol. Le risque de développer une sécrétion autonome était par ailleurs corrélé au taux initial de cortisol après freinage minute lors de l’évaluation initiale1.


L’équipe de P. Vaduva et al a évalué le phénotype des patients mutés pour les gènes ARMC5 ou PDE11A4 dans les hyperplasies macronodulaires des surrénales. Ainsi, les patients mutés pour ARMC5 avaient un syndrome de Cushing plus sévère que les patients non mutés tandis que ceux ayant une mutation du gène PDE11A4 exprimaient un syndrome de Cushing plus modéré. Ce syndrome de Cushing modéré était également retrouvé lorsque les patients étaient mutés pour les deux gènes. Cette découverte suggèrerait que le gène PDE11A4 pourrait être un modulateur de l’expression du gène ARMC52.


C. Gravvanis a exposé ses travaux concernant les atteintes cardiaques en échographie dans l’hyperaldostéronisme primaire (HAP). Chez les patients ayant un HAP sévère ou modéré, on retrouvait de manière significative une masse ventriculaire gauche plus importante et une FEVG plus basse que chez les patients atteints d’HTA essentielle. Ces paramètres se corrigeaient lorsqu’un traitement ciblé adapté était mis en place. Les patients atteints d’HAP avaient une amélioration significativement plus importante des paramètres échographiques que ceux ayant une HTA essentielle. Ces premiers résultats plaident en faveur des bénéfices du dépistage et du traitement précoces de l’HAP3.


Wu et ses collaborateurs ont présenté les premiers résultats de l’étude contrôlée et randomisée MATCH qui a pour but de comparer le PET-CT couplé au 11C-Metomidate et le cathétérisme des veines surrénales (KTVS) pour prédire l'issue de la surrénalectomie chez les patients atteints d'hyperaldostéronisme primaire. Les résultats préliminaires montraient une concordance d’environ 50% entre le PET-CT couplé au 11C-Metomidate et le KTVS lorsque l’HAP était latéralisé. Ces résultats sont d’autant plus encourageants que la réalisation du KTVS, considéré comme l’examen de référence, reste peu accessible et réservée à des équipes spécialisées actuellement4.


Enfin, K. Ngaosuwan a présenté les données de son étude qui analysait le risque de décès dans l’insuffisance surrénale chez les patients traités par hydrocortisone ou prednisolone. Il existait un sur-risque de mortalité toutes causes confondues chez les patients traités par glucocorticoïdes et ce sur-risque était majoré dans le groupe des patients traités par prednisolone dans l’insuffisance surrénale primaire. Un des mécanismes expliquant cette différence pourrait être lié à la population étudiée plus vieille dans le groupe prednisolone mais des études complémentaires restent nécessaires afin de confirmer ces résultats5.

Références :

  1. Endocrine Abstracts (2021) 73 OC1.1 | DOI: 10.1530/endoabs.73.OC1.1
  2. Endocrine Abstracts (2021) 73 OC1.3 | DOI: 10.1530/endoabs.73.OC1.3
  3. Endocrine Abstracts (2021) 73 OC1.3 | DOI: 10.1530/endoabs.73.OC1.4
  4. Endocrine Abstracts (2021) 73 OC1.3 | DOI: 10.1530/endoabs.73.OC1.5
  5. Endocrine Abstracts (2021) 73 OC1.6 | DOI: 10.1530/endoabs.73.OC1.6